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C’était inéluctable ! 
Mes parents ont tenu une première boulangerie à Treigny, à trois pas du château de Ratilly, où Jeanne et Norbert Pierlot, un couple de « bobos » de l’époque, voulant faire un retour à la terre avant l’heure, se sont installés en 1951 pour créer une poterie. La tournée de pain faisait passer mon père par « le chaîneau », « la bâtisse » à proximité de St-Amand-en-Puisaye, et bien d’autres lieux de poterie traditionnelle.
Quelques années plus tard, une nouvelle boulangerie les amène à Annay-sur-Serein. Le plus proche voisin, François Gueneau, s’installe potier à « la grange » dans le village.
Adolescent, lors des régates « gazelec » du Bourdon, les récompenses étaient des poteries de grès de Saint-Amand, j’en ai gagnées quelques-unes !
A Lignorelles, chez mes grands-parents, une de mes occupations favorites était d’aller chercher un pain de terre à la tuilerie Aléonard de Pontigny et m’amuser à faire des figurines ou des pots éphémères.
A la maison, les saloirs, saladiers et autres pichets en grès de Puisaye étaient nombreux. Les paniers-vide-poches, bougeoirs, cache-pots en grès émaillés au laitier de Saint-Sauveur ou flammés de Saint-Vérain, les vases de Denbac étaient appréciés et décoraient les maisons d’Auxerre ou de Lignorelles.
 
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"Grande forme" Norbert Pierlot 1975

Galerie photos

La poterie, considérée comme un artisanat, a longtemps été synonyme d’objets usuels (vaisselle) et décoratifs (vases). La production des Pierlot à Ratilly a conforté cette position. Ma famille mange tous les jours dans des assiettes de Jeanne, les pichets et théières sont ornés de la petite chouette.
Cependant, en 1976 une exposition de Norbert Pierlot, au Musée des Arts Décoratifs de Paris : « Ratilly-Lès-Pots - Ratilly-des-Arts » va illuminer ma vision et changer radicalement mon approche de la céramique. Dans ces grandes salles du musée, trônaient à peine une dizaine de pièces monumentales aux courbes puissantes, à la peau de pain d’épice couleur de caramel tendre tentant la main. J’ai reconnu Norbert dans un coin d’une des salles, je n’ai pas osé lui adresser la parole, sans doute trop impressionné à cet instant là : « ça peut être ça aussi la poterie ? : c’est un Art majeur ! »
Ensuite, le hasard de bien belles rencontres, Deblander, Virot, Bayle, Joulia… la gentillesse et bienveillance de Jacqueline Lerat…, des lieux de terre forts, La Borne, Giroussens, Saint-Avit, les lectures, Rhodes, Leach, Montmolin… ont orienté mes choix et forgé mes goûts.
Des stages à Ratilly et chez Agnès Chapelet m'ont permis d'acquérir les rudiments techniques, surtout en cuisson raku ou primitive.
 
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